Lévi-Strauss : les mythes et leur sens

Claude Lévi-Strauss (1908-2009), professeur de philosophie, est devenu ethnologue au hasard d’une expédition au Brésil. Il est revenu de sa rencontre avec des peuplades dites « primitives » avec la conviction que toutes les cultures « pensent » et qu’aucune n’est inférieure à l’autre.
Lévi-Strauss a recensé des milliers de mythes, de tatouages, d’interdits alimentaires, et trouvé dans cette apparente diversité des structures communes. A travers les mœurs, les systèmes de parenté, les manières de table, les rites sociaux, les contes, les mythes et les religions, s’exprimerait une même structure, qui codifie les échanges entre individus et groupes, et maintient l’équilibre de la communauté.
Des descriptions et des analyses passionnantes, qui annoncent une vision contemporaine du monde, la fin des idées de progrès et de séparation de l’homme et de la nature.

Mais cette grille issue des théories structuralistes, plaquée sur des réalités mouvantes et multiples, n’est-elle pas réductrice et arbitraire ?

Bibliographie

Les études d’ethnologie de Lévi-Strauss sont techniques et complexes.
En revanche, on peut lire avec intérêt « Tristes tropiques », en éditions de poche, qui dès sa parution en 1955 connut un immense succès.

Kant : le devoir avant tout ! Jeudi 5 novembre

 » Devoir ! nom sublime et grand, toi qui ne renfermes rien en toi d’agréable, rien qui implique insinuation, mais qui réclames la soumission, qui cependant ne menaces de rien de ce qui éveille dans l’âme une aversion naturelle et l’épouvante pour mettre en mouvement la volonté, mais poses simplement une loi qui trouve d’elle -même accès dans l’âme et qui cependant gagne elle-même malgré nous la vénération (sinon toujours l’obéissance), devant laquelle se taisent tous les penchants, quoiqu’ils agissent contre elle en secret… »
Critique de la raison pratique (première partie, I, III)

En 1788, Emmanuel Kant a publié l’essentiel de son œuvre, une analyse minutieuse des fondements de nos connaissances.
Logiquement, il applique la même méthode à la recherche du fondement de la morale : ce qui fait sa légitimité. Son esprit rigoureux exclut qu’elle émane d’un être divin, mais elle ne doit pas pour autant être subjective. Le devoir, c’est-à-dire l’obéissance inconditionnelle à une loi universelle, est la marque d’une action morale.
Difficile d’accès, la philosophie de Kant a révolutionné la façon de penser. Par son exigence de rigueur, il a montré que les grandes idées – l’âme, la liberté, Dieu – n’avaient pas de contenu, mais qu’elles étaient une hypothèse nécessaire.

bibliographie

Le style de Kant est des plus ardus ! on peut cependant lire avec plaisir « les fondements de la métaphysique des moeurs ».