7 janvier : René Girard, désir et violence

Ce penseur français, décédé en novembre dernier, a surtout enseigné dans les universités américaines. Il est venu à la philosophie assez tard, par le biais de la littérature. Il y a remarqué que l’imitation était le ressort de presque toutes les passions, et son œuvre est la systématisation de cette idée.
Ainsi, nous ne désirons rien directement, mais seulement pour imiter quelqu’un qui désire un objet, qu’il nous faut alors absolument obtenir. Envie, jalousie, besoin d’être admiré, aimé … c’est bien sûr le ressort de la mode, de la publicité, de la frénésie de consommation.
Mais aussi l’origine des rivalités, des conflits, bref de la violence sociale. Pour y mettre fin, les sociétés ont depuis toujours recours à un procédé infaillible : trouver un bouc émissaire, c’est-à-dire désigner une personne ou un groupe comme responsable des malheurs et des crises, l’expulser ou l’immoler.
Alors, sommes-nous aussi soumis à la pression des autres, au point de désirer ce qu’ils désirent, et rien d’autre ? Me faut-il absolument la même tondeuse que celle de mon voisin ? Quant à la tactique du bouc émissaire, son emploi est courant, et nous puisons dans un large stock – l’Europe, les Roms, le Capitalisme, l’Islam etc. Mais sans résoudre pour autant les crises sociales…

Des idées stimulantes qui donnent de quoi discuter !

Jeudi 7 janvier 2016 à 18h30
Café-restaurant l’Antre-Potes

Bibliographie

Sur le rôle du désir mimétique dans la littérature : « Mensonge romantique et vérité romanesque » (1961)
Sur le rôle du bouc émissaire dans les religions archaïques : « la violence et le sacré » (1972)