Simone Weil, le 5 octobre

Simone Weil (1909-1943) est une exception dans le paysage philosophique. Philosophe certes -agrégée même, et professeur – ; mais en même temps militante en faveur de la condition ouvrière – elle travailla en usine -;  de convictions anarchistes; résistante – elle rejoignit les Forces Françaises Libres à Londres ;  mystique mais se refusant à entrer dans l’Eglise … Tout cela dans une courte vie de 34 ans.

L’originalité de ses positions et la modernité de ses analyses sont stimulantes et ne peuvent laisser indifférent.

à lire :

« l’enracinement », pour ses analyses du malaise social, ses propositions, et l’exposé de sa thèse principale sur les besoins vitaux de l’âme parmi lesquels l’enracinement dans une collectivité

« attente de Dieu », pour l’évocation de sa fusion mystique avec le Christ et les raisons de son hostilité à l’Eglise catholique

 

Auguste Comte, le 7 septembre

Auguste Comte (1798-1857) est un philosophe étonnant, plus par sa vie tourmentée que par ses idées. Celles-ci sont simples, raisonnables, presque évidentes, reposant sur l’esprit scientifique et visant le progrès social. Sa vie en revanche fut compliquée, plutôt malheureuse et marquée par plusieurs dépressions et séjours en hôpitaux psychiatriques.

Son apport à la philosophie, le « positivisme », est important. A une époque de fort développement des sciences, et de soulèvements populaires, il a voulu apporter à l’étude des sociétés les méthodes rigoureuses des sciences expérimentales, la dégager des croyances religieuses et des spéculations métaphysiques. A ce titre il est le fondateur de la sociologie. Il a d’autre part donné pour but à l’organisation sociale de favoriser le progrès et le bien-être de l’humanité.

A lire

L’exposé complet de ses idées se trouve dans son « Cours de philosophie positive » en six volumes. Une présentation plus condensée est accessible dans son « Discours sur l’esprit positif » (240 pages, éditions Vrin). La lecture en est facile mais quelque peu aride.

randonnée Harry Potter

Pour les 20 ans d’Harry Potter, la Chouette Noizéenne a consacré sa randonnée du 25 juin 2017 à l’univers magique de cette célèbre saga.

L’itinéraire a mené sans trop de difficulté les participants autour des vignobles de Chançay, avec un arrêt au Moulin de Bacchus. Le temps était clair et doux, l’ambiance amicale et sereine.

rando 2017

Quant à la magie… Claudine nous a fait un résumé de l’histoire, Richard a raconté les souvenirs de son éducation dans un « private school » du même style que le fameux Poudlar, Aude a indiqué quelles conceptions de la société, des rapports humains étaient sous-jacentes au roman.

Enfin, accueillis sur la terrasse de Pierre et Marie-Claude, nous avons fait circuler nourritures et boissons en devisant dans la joie.

Lectures conseillées à ceux qui voudraient en savoir plus :

 

 

 

 

4 mai : Spinoza

Humble artisan hollandais, juif exilé d’Espagne, il voulait devenir rabbin. Mais ses idées iconoclastes l’ont fait, à 24 ans, exclure de la synagogue et chasser d’Amsterdam. Il se concentre alors sur la philosophie et élabore une pensée radicalement originale. En 1677 il meurt dans la misère. Son idée force : Dieu et l’univers sont une même chose, la joie est le but et le sens de toute vie, elle est dans notre présence au monde.

Jeudi 4 mai à 18h30

à lire :

Les livres de Spinoza sont d’un abord difficile, car rédigés comme un traité de géométrie (axiomes / démonstration se terminant par CQFD / corollaire / postulat…). Une fois cet obstacle franchi, on lit et comprend aisément l’ « Ethique » ou le « Traité de la réforme de l’entendement ».

on peut aussi lire une biographie romancée de Spinoza « le problème Spinoza » par Irvin Yalom (édit. Livre de Poche)

 

6 avril : le mythe d’Osiris

L’Egypte antique fourmille de dieux. L’un d’entre eux, Osiris, les domine, par la profondeur de sa légende, le culte populaire dont il a été l’objet, la signification de son mythe. A la fois dieu car il recrée chaque année la végétation et la vie, et fonde le bien, et homme par le tragique de son histoire. Osiris, souverain bienfaiteur de son peuple auquel il apporta la civilisation et la prospérité, fut tué par son frère jaloux qui le démembra et éparpilla ses restes dans toute l’Egypte. Sa sœur-épouse Isis sut les rassembler et le faire revenir à la vie. Sa renaissance est symbolisée par le retour annuel de la fertilité, et fêtée par des « mystères » qui célèbrent la victoire sur la mort et la parenté entre le destin de l’homme et le cycle de la nature

Bibliographie

  • Un ouvrage savant : « les dieux de l’Egypte », par François Daumas aux PUF   (n° 1191)
  • Et une BD : « Isis et Osiris, les enfants du désordre », chez Casterman, collection (excellente) « la mythologie en BD »

Jeudi  6 avril à 18h 30

Pour Berkeley, le monde extérieur n’existe pas !

George Berkeley est le plus étrange des philosophes. Les idées de ce digne évêque anglican (1685-1753) frisent l’absurdité tout en utilisant une logique impeccable. Non, la matière n’existe pas, pas la moindre preuve d’un monde extérieur… Paradoxalement cela rend nos connaissances  certaines, et prouve l’existence de Dieu.

La philosophie de Berkeley ne va sans doute pas changer nos vies. Elle est pourtant excitante intellectuellement et a influencé nombre de penseurs très sérieux.

 2 mars à 18h30, au café-restaurant L’Antre-Potes, 39 rue de la République à Noizay

A lire :

George Berkeley :  » trois dialogues entre Hylas et Philonous. »

(lecture facile et même réjouissante)

Aristote, l’homme qui voulait tout connaître

Le prochain café philosophique, le 2 février, examinera l’œuvre d’Aristote (384-322). A vrai dire, ce sera difficile car cet esprit curieux a écrit sur tout, de la biologie à la poésie en passant par la météorologie et les systèmes politiques…

Elève studieux puis dissident de Platon, il a renié le Monde des Idées, peut-être parce qu’il fut, entre autres, le précepteur du futur Alexandre le Grand. Il ouvrit sa propre école, le Lycée, à côté de l’Académie de Platon, où il enseigna à rechercher en toutes choses la mesure, le degré moyen : « point trop n’en faut », en quelque sorte.

Sa méthode de pensée eut une profonde influence et contribua au développement de « l’esprit scientifique », soucieux de rigueur et d’exhaustivité. Puis, en dépit d’intuitions fulgurantes (la rotondité de la terre, la classification des animaux), il fut discrédité au XVIIème siècle par les découvertes de Galilée et Newton.

Quel héritage nous a-t-il laissé ?

Star Wars, un mythe de l’époque moderne

Le prochain café philosophique sera consacré à un thème pas directement philosophique (quoique…) : la série de films Star Wars, autrement dit la guerre des étoiles.

Ce sera  pour certains une découverte, pour d’autres la révélation du sens profond de cette épopée de science-fiction riche en vaisseaux spatiaux et combats de sabres laser. La guerre des étoiles est en effet un mythe philosophique, qui a beaucoup à nous apprendre sur nous, notre société, notre monde moderne. Il pose de façon actuelle des questions éternelles et apporte la réponse d’un « sage »

Conte pour ados, manifeste de la culture américaine, illustration des guerres commerciales, phantasmes personnels du réalisateur : il y a beaucoup dans la guerre des étoiles, qu’on aime ou pas la science-fiction, et beaucoup sur quoi échanger.

1er décembre à 18h30

bibliographie, ou plutôt filmographie :

pour ceux qui ont du courage, ou qui adorent, les 7 épisodes de la saga. Sinon, au moins le premier (dans l’ordre chronologique de l’histoire) : la menace fantôme,  qui plante le décor et annonce les conflits

 

Stuart Mill, retour au pratique, à l’utile

John Stuart Mill, philosophe anglais du XIXè siècle, a apporté nombre d’idées nouvelles et contribué à renouveler la pensée politique, les systèmes économiques, les fondements de la morale… rien que ça !

Ce brillant étudiant – à 3 ans il lisait le grec, à 8 ans le latin, etc – est à l’origine, entre autres, de deux conceptions qui concernent encore nos sociétés : le libéralisme (politique, économique) et l’utilitarisme moral.

Tellement libéral qu’il milita pour le droit de vote des femmes, mais pas au point de prôner la « concurrence libre et sans entraves » ni le capitalisme sauvage.

L’utilitarisme, sous sa forme contemporaine du « conséquentialisme » est très en vogue dans la culture anglo-saxonne. Il consiste à affirmer qu’une action n’a de valeur morale que par ses conséquences. Finis, les bonnes intentions, les grands principes : ce qui compte c’est le résultat. Cela met à mal un certain nombre de nos convictions, mais il y a quand même des risques… 

Jeudi 6 octobre, 18h30

 

bibliographie

Ruwen Ogien, » l’influence de l’odeur des croissants chauds sur la bonté humaine », édit. Grasset

Tout sur les dilemmes posés par le conséquentialisme

 

Thomas Hobbes, la guerre de tous contre tous

Thomas Hobbes (1588-1679) est l’exact opposé de Rousseau (ainsi que de Descartes et de la plupart des philosophes) : pour lui les hommes ne sont pas bons naturellement mais poussés par le désir de gloire et l’appétit de possession, donc rivaux. Ils sont ainsi  conduits inéluctablement à la violence et la guerre. Leur raison leur fait enfin admettre que la paix est préférable, et que seul un pouvoir absolu, auquel ils seraient contraints de se soumettre, peut établir et maintenir cette paix.

On a reproché à Hobbes de justifier le despotisme. Ce n’est pas si simple, et ses arguments ne manquent pas de force.

 A discuter le 8 septembre – en comparant éventuellement avec Machiavel, Rousseau, Hannah Arendt, René Girard, autres philosophes de la vie politique.

A lire

Hobbes a beaucoup écrit, et pas seulement sur la politique. Son ouvrage le plus important est le Léviathan (1651), nom donné dans la Bible à un horrible monstre marin. C’est ainsi que notre auteur désigne l’Etat… tout un programme.
Notez que le bouquin fait 1026 pages.