projet de paix… 2 juin

Peut-on arriver à une paix perpétuelle – entre citoyens, entre Etats, et pourquoi pas à l’échelle de la planète ? Cela fait rêver… Il y a 200 ans, Emmanuel Kant prétendit que oui, c’est tout-à-fait possible, et énonçait tranquillement les six conditions à remplir.

Bien sûr ce n’est pas si simple. On peut débattre (et nous le ferons le 2 juin prochain) des dites « conditions », remarquer que l’époque a changé, déplorer son refus de la démocratie. N’empêche que ce court texte fourmille d’idées stimulantes, surtout dans le tragique contexte actuel, et qu’il serait dommage de le réduire à une aimable utopie.

Jeudi 2 juin à 18h30, café-restaurant « La Bonne Franquette », 39 rue de la République, Noizay

Bibliographie

Kant, « Projet de paix perpétuelle », édit. Vrin, 86 pages d’une lecture facile.

Bachelard, le 5 mai

Gaston Bachelard (1884-1962) est un philosophe hors du commun. Humble professeur de sciences, autodidacte, il obtient à 40 ans sa licence de philosophie… Toute sa vie et ses œuvres seront partagées entre ses deux centres d’intérêt : réflexion rationaliste sur l’esprit scientifique, et rêverie poétique sur le symbolisme des éléments – le feu, l’eau, l’air la terre. Le jour et la nuit ! « Le rêve est plus fort que l’expérience…on ne peut étudier que ce qu’on a d’abord rêvé »

Ces explorations de nos images trop facilement renvoyées à l’inconscient nous éclairent sur une partie essentielle bien que négligée de notre psychisme.

Jeudi 5 mai 18h30, café -restaurant La Bonne Franquette, 39 rue de la République, Noizay

Bibliographie

Le nouvel esprit scientifique

La psychanalyse du Feu / La Terre et les rêveries de la volonté / La Terre et les rêveries du repos / L’Eau et les rêves / L’Air et les songes

Freud, le 3 mars

Notre prochain café philosophique le 3 mars nous fera faire une plongée dans le monde trouble de Sigmund Freud. Ce médecin autrichien (1859-1939) montra que l’explication de certains troubles mentaux d’une part se trouvait dans l’hypothèse de l’existence de processus inconscients, d’autre part que leur prise de conscience par le malade provoquait leur disparition. L’ »hypothèse » de l’inconscient était née, et allait révolutionner notre connaissance du psychisme, de la même manière que les découvertes de Copernic et de Darwin (c’est Freud qui le dit).

Notre « inconscient » devint le réceptacle obscur de pulsions morbides et de désirs inavouables dont l’origine était forcément sexuelle. Cette grille de lecture s’étendit à d’autres domaines, comme les faits sociaux ou la religion.

Méthode de traitement incontestable des névroses (la psychanalyse), elle repose sur des présupposés philosophiques, eux contestables ou en tout cas discutables : prédominance de la sexualité, déterminisme, conception négative de la nature humaine, morale bourgeoise du XIXème siècle, etc.

De quoi alimenter nos discussions le 3 mars !

 

Bibliographie

Les livres de Freud sont épais et touffus. Sont facilement abordables :

malaise dans la civilisation , édition Payot poche,  comment la civilisation repose sur la répression des instincts sexuels et leur sublimation

délire et rêve dans la « Gradiva » de Jensen, édition Gallimard poche,   analyse freudienne d’un petit roman d’amour du 19ème siècle

 

HEGEL, le 4 novembre 2021

Le prochain café philosophique, consacré à Hegel (1770-1831), sera présenté par Jean-Paul Tran Thiet, avocat, philosophe de formation :

Hegel fait partie des philosophes dont la lecture est difficile. Mais sa pensée est puissante et diversifiée, non seulement sur les fondements de la sagesse et de la Science (thèmes de son œuvre majeure la phénoménologie de l’Esprit) mais aussi sur l’esthétique ou le droit.
Dans la préface de Principes de la philosophie du Droit, il a écrit l’une de ses phrases les plus célèbres : « ce n’est qu’au début du crépuscule que la chouette de Minerve prend son envol ».

Que signifie cette phrase qui évoque la chouette de Minerve, oiseau de la Sagesse et de la Raison, à laquelle fait écho la Chouette Noizéenne ? Hegel a-t-il seulement voulu souligner que le temps de l’action et celui de la réflexion doivent être séparés ? Ou considère-t-il aussi qu’il existe un « raison » dans l’Histoire ?

C’est ce que nous essaierons de définir lors de notre rencontre du 4 novembre

Jean-Paul Tran Thiet

Le 4 novembre à 18h30, café restaurant La bonne franquette

Les Cathares

Parler des Cathares aujourd’hui, en France, peut sembler intempestif. Qu’a à nous apprendre cette secte de chrétiens radicaux, qui au XIIIème siècle dans les Pyrénées pratiquait une morale rigoriste, prétendait établir le royaume de Dieu sur terre et subit le martyre plutôt que de renoncer à ses croyances ?

Poser la question en ces termes est une façon d’aborder la philosophie cathare, et peut nous amener à conclure avec effroi que le radicalisme, la simplification, le manichéisme sont des constantes de l’esprit humain et des groupes sociaux.

Cependant il y a plus intéressant à découvrir chez les Cathares. Une secte ? Pas vraiment. Aucune trace de fanatisme ni d’exclusion. Un idéal exigeant, qui combinait austérité et fraternité, mais ouvert à tous – « infidèles » bienvenus. Une relecture certes sélective des textes sacrés, mais après tout parfaitement fondée.

Ces deux angles d’attaque pourront animer les discussions de notre prochain café philosophique, le 9 septembre.

 

Bibliographie

Sur la philosophie cathare : René Nelli, « les phénomène cathare », édit. Privat

Sur l’histoire des Cathares : René Nelli, « la vie quotidienne des Cathares du Languedoc », édit. Hachette.

 

Moby Dick, combattre le monstre

Géant de la littérature et pourtant bien mal connu, Hermann Melville (1819-1891) laisse une œuvre complexe, couvrant de nombreux thèmes, que ce soit l’art de la navigation sous ses différents aspects, la description très précise de la faune et la flore des îles qu’il a visitées lors de ses longs périples océaniques, son amitié pour les peuples dits « sauvages » de Mélanésie, ses campagnes de chasse baleinière, et ses réflexions philosophiques sur l’homme, la destinée, le salut.

Son œuvre principale « Moby Dick » est traversée par tous ces thèmes, le principal étant la lutte éternelle de l’homme contre le mal absolu, symbolisé ici par un monstrueux cachalot blanc affronté jusqu’à la mort par le capitaine Achab et son équipage. Un drame shakespearien sur la passion des hommes, et en même temps une description superbe de l’Océan Pacifique.

Jeudi 1er octobre à 18h30

séance sur réservation   / complet

les philosophes femmes

La philosophie serait-elle masculine ? A lire la liste des philosophes, on pourrait penser que c’est une affaire d’homme.

Pourtant, elles sont nombreuses – un magazine spécialisé en a recensé 268 – celles qui ont pratiqué la recherche de la sagesse, la réflexion sur la place de l’homme dans l’univers, la quête du sens de la vie. Depuis Thémistocléa (600 avant JC) dont Pythagore fut un des disciples jusqu’à notre contemporaine Elisabeth Badinter, en passant par la princesse Palatine, Olympe de Gouges, Rosa Luxembourg elles écrivirent, inspirèrent, combattirent… et restèrent à l’arrière-plan quand ce ne fut pas dans l’oubli.

La Chouette noizéenne vous propose de consacrer le prochain café philosophique le 5 mars à découvrir quelques unes de ces philosophes, les idées qu’elles ont défendues, leur contribution au mouvement de pensée, et d’examiner la question qui en a hanté beaucoup : la philosophie des femmes est-elle forcément féministe ?

café philosophique le 5 mars à 18h30

Max Weber : l’anti-Marx

Le philosophe allemand Max Weber (1864-1920) a révolutionné la sociologie, jusque là dominée par une approche mécaniste et matérialiste héritée du marxisme. En schématisant, on pensait que les idées (opinions politiques, croyances religieuses, arts) étaient le reflet des réalités matérielles, sociales, économiques. Qu’elles venaient après, en étaient parfois le produit, mais n’avaient pas en elles-mêmes d’efficacité. « C’est une doctrine simpliste » affirme Max Weber, pour qui tous les éléments de la vie sociale entrent en interaction les uns avec les autres – ce qu’on appelle une sociologie compréhensive.

Il a magistralement donné une démonstration de sa méthode dans son œuvre principale, « l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme ». Il y démontre, preuves historiques à l’appui, que sans Luther et Calvin, sans le dogme de la prédestination et les injonctions à mener une vie sobre et austère, l’accumulation du capital et la docilité de la classe ouvrière n’auraient pu se produire.

C’est l’exact contre-pied du matérialisme historique.

Le café philosophique du 7 novembre sera l’occasion d’examiner ces thèses et d’en débattre. Et de se demander comment elles s’exprimeraient aujourd’hui.

Jeudi 7 novembre à 18h30

Café-restaurant l’Antre-Potes, 39 rue de la république à Noizay

 

Bibliographie

 

« l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme », chez Plon. Un gros bouquin mais facile à lire, si on néglige la quantité de notes en bas de page, et passionnant

 

« le savant et le politique », l’autre œuvre de Max Weber. Réflexion sur les deux attitudes face aux réalités sociales : militantisme ou responsabilité, et leurs conséquences sur les choix moraux.

Kierkegaard : quelle vie choisir ?

Comment donner un sens à sa vie ? Comment choisir entre toutes les vies possibles  – celle d’un dandy, d’un mari fidèle, d’un religieux ? Le danois Soren Kierkegaard (1813-1855) a éprouvé la difficulté du choix, le premier qu’il a affronté étant d’épouser ou non la femme qu’il adorait.  Il a été rongé par l’angoisse de ne pas savoir, et souffert d’une profonde mélancolie, nom que l’on donnait alors à la dépression.

Ces thèmes annoncent avec un siècle d’avance l’ « existentialisme » de Jean-Paul Sartre et de ses contemporains. Mais l’apport et l’originalité de Kierkegaard est d’avoir défini trois « stades »  de l’existence humaine, qui sont comme des modes de vie, des styles de comportement : le stade esthétique (recherche des plaisirs), le stade moraliste (pratique du devoir) et le stade religieux.

Jeudi 6 juin à 18h30, café-restaurant l’Antre-Potes, 39 rue de la République à Noizay

Pythagore : le nombre explique tout

Ouf ! Avec Pythagore, le 4 avril, nous plongerons dans l’harmonie, et même l’harmonie universelle. De Pythagore nous connaissons un fameux théorème – mais il fut bien plus qu’un mathématicien de génie, quoique sa conception du monde, de la divinité, de la justice, sa théorie de la musique, son explication du mouvement des planètes, soient basées justement sur les mathématiques : le Nombre et les rapports entre le Pair et l’Impair gouvernent le cosmos.

Mathématicien certes, mais aussi philosophe (c’est lui qui inventa le mot) et mystique, chef d’une congrégation religieuse et école de pensée où régnaient la concorde et l’harmonie. Ses idées ont irradié le monde grec (Platon lui doit beaucoup) et le début de notre ère ; ses intuitions scientifiques ont été confirmées, huit siècles après, par Copernic puis d’autres savants.

A la lumière de ses réflexions, même le fameux théorème prend un sens inattendu et peut susciter l’enthousiasme…

Bibliographie

« Pythagore et l’harmonie des sphères », par Simone Jacquemard (édit du Seuil). Un ouvrage lyrique sur Pythagore. (disponible dans la bibliothèque de l’association)