Ramakrishna et l’hindouisme, le 8 décembre

Ramakrishna (1836-1886) est un des grands penseurs de l’Inde. Il y a de nombreuses raisons de s’intéresser à l’hindouisme. C’est une religion riche, foisonnante, fascinante par la multiplicité de divinités, leur ambivalence (certaines personnifient la violence et en même temps la compassion), le système des castes, l’importance de la sexualité, le poids de la société et du clergé (les brahmanes), le rôle décisif des rites. C’est, encore aujourd’hui, la religion pratiquée scrupuleusement par tout un peuple de près d’un milliard et demi d’habitants. Certains aspects nous attirent, comme la communion avec l’univers, la conscience de former un tout…

 Bref l’exact opposé de nos valeurs et modes de pensée : l’individualisme, la rationalité, la transcendance du divin. C’est donc la philosophie qui nous est la plus étrangère, bien plus que d’autres pensées orientales, comme le bouddhisme ou le taoïsme. Cela vaut le coup de l’étudier, ne serait-ce que le temps d’un café philosophique.

Et de poser la question, valable aussi pour nous : peut-on choisir dans un système de pensée les éléments qui nous conviennent, et rejeter le reste ? peut-on retirer une pièce sans que tout s’écroule ? Comment une religion, par exemple, peut-elle évoluer, s’adapter, sans qu’elle se dénature et s’affaiblisse ?

Le 8 décembre à 18h30, café-restaurant La Bonne Franquette à Noizay

Héraclite d’Ephèse, le 6 octobre

Chers amis philosophes

Notre prochaine séance le jeudi 6 octobre nous ramènera dans le passé, chez les Grecs ces philosophes. Un d’entre eux excitera notre curiosité : Héraclite d’Ephèse. Au Vème siècle avant notre ère, avant Socrate donc, il a basé sa conception du monde sur le « devenir » : tout s’écoule ! le temps nous échappe ! la réalité est sans cesse en transformation ! Le moteur de cet éternel écoulement : la lutte entre les contraires.

Une vision totalement à l’inverse de celles des Grecs (et même des philosophes en général), qui cherchent plutôt un principe d’unité ; lui voulait expliquer et valoriser la diversité, le changement.

Une vision vraiment moderne !

a bientôt, avec mes amitiés

Aude Yung

Héraclite d’Ephèse, 6 octobre

Retour dans le passé ce prochain café philosophique, plus précisément chez les Grecs ! Au Vème siècle avant notre ère, avant Socrate donc, Héraclite d’Ephèse n’est connu que par une centaine d’aphorismes, de formules brèves et souvent énigmatiques. Il s’en dégage cependant une importante conception du monde. Pour lui, le devenir est l’essence de la réalité : tout s’écoule, tout change. « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve ». La loi de cet éternel écoulement : la lutte entre les contraires. « La guerre est le père de toutes choses ». Les philosophes cherchent en général un principe d’unité, lui voulait expliquer la diversité, le changement.

Une vision somme toute moderne, et qu’il est intéressant de discuter.

Jeudi 6 octobre à 18h30, au café-restaurant La Bonne Franquette, 39 rue de la République à Noizay

Lord Bertrand Russell, le 8 septembre

Lord Bertrand Russell (1872-1970) eut une double vie. Cet aristocrate anglais fut un redoutable penseur, inventa un système de formalisation logique des mathématiques et soumit aux règles de la logique (par exemple  le rasoir d’Occam) les grandes questions de la philosophie : le jugement, la réalité, Dieu, car il s’évertuait à démasquer les superstitions et à rechercher des certitudes absolues. Comme presque tous les philosophes.

En même temps, comme très peu d’entre eux, il s’engagea dans les combats de son temps pour le pacifisme, l’égalité des sexes, la libération des moeurs, contre le nucléaire, la guerre au Vietnam… au point de connaître les geôles britanniques. Humaniste et empli de compassion devant les souffrances des hommes, il résuma ainsi sa philosophie : « la vie bonne est celle qui est inspirée par l’amour et guidée par la connaissance ».

Jeudi 8 septembre à 18h30, café-restaurant La Bonne Franquette 39 rue de la République à Noizay

projet de paix… 2 juin

Peut-on arriver à une paix perpétuelle – entre citoyens, entre Etats, et pourquoi pas à l’échelle de la planète ? Cela fait rêver… Il y a 200 ans, Emmanuel Kant prétendit que oui, c’est tout-à-fait possible, et énonçait tranquillement les six conditions à remplir.

Bien sûr ce n’est pas si simple. On peut débattre (et nous le ferons le 2 juin prochain) des dites « conditions », remarquer que l’époque a changé, déplorer son refus de la démocratie. N’empêche que ce court texte fourmille d’idées stimulantes, surtout dans le tragique contexte actuel, et qu’il serait dommage de le réduire à une aimable utopie.

Jeudi 2 juin à 18h30, café-restaurant « La Bonne Franquette », 39 rue de la République, Noizay

Bibliographie

Kant, « Projet de paix perpétuelle », édit. Vrin, 86 pages d’une lecture facile.

Bachelard, le 5 mai

Gaston Bachelard (1884-1962) est un philosophe hors du commun. Humble professeur de sciences, autodidacte, il obtient à 40 ans sa licence de philosophie… Toute sa vie et ses œuvres seront partagées entre ses deux centres d’intérêt : réflexion rationaliste sur l’esprit scientifique, et rêverie poétique sur le symbolisme des éléments – le feu, l’eau, l’air la terre. Le jour et la nuit ! « Le rêve est plus fort que l’expérience…on ne peut étudier que ce qu’on a d’abord rêvé »

Ces explorations de nos images trop facilement renvoyées à l’inconscient nous éclairent sur une partie essentielle bien que négligée de notre psychisme.

Jeudi 5 mai 18h30, café -restaurant La Bonne Franquette, 39 rue de la République, Noizay

Bibliographie

Le nouvel esprit scientifique

La psychanalyse du Feu / La Terre et les rêveries de la volonté / La Terre et les rêveries du repos / L’Eau et les rêves / L’Air et les songes

Freud, le 3 mars

Notre prochain café philosophique le 3 mars nous fera faire une plongée dans le monde trouble de Sigmund Freud. Ce médecin autrichien (1859-1939) montra que l’explication de certains troubles mentaux d’une part se trouvait dans l’hypothèse de l’existence de processus inconscients, d’autre part que leur prise de conscience par le malade provoquait leur disparition. L’ »hypothèse » de l’inconscient était née, et allait révolutionner notre connaissance du psychisme, de la même manière que les découvertes de Copernic et de Darwin (c’est Freud qui le dit).

Notre « inconscient » devint le réceptacle obscur de pulsions morbides et de désirs inavouables dont l’origine était forcément sexuelle. Cette grille de lecture s’étendit à d’autres domaines, comme les faits sociaux ou la religion.

Méthode de traitement incontestable des névroses (la psychanalyse), elle repose sur des présupposés philosophiques, eux contestables ou en tout cas discutables : prédominance de la sexualité, déterminisme, conception négative de la nature humaine, morale bourgeoise du XIXème siècle, etc.

De quoi alimenter nos discussions le 3 mars !

 

Bibliographie

Les livres de Freud sont épais et touffus. Sont facilement abordables :

malaise dans la civilisation , édition Payot poche,  comment la civilisation repose sur la répression des instincts sexuels et leur sublimation

délire et rêve dans la « Gradiva » de Jensen, édition Gallimard poche,   analyse freudienne d’un petit roman d’amour du 19ème siècle

 

Confucius, le premier philosophe chinois

Pour cette première rencontre de 2022 nous allons plonger dans un monde totalement étranger à nos modes de pensée occidentaux : la Chine dans laquelle vécut Confucius au Vème siècle avant notre ère. Issu de l’élite des « lettrés » il fit partie des administrateurs sages et prudents, devint ministre puis se retira de la politique et se consacra à l’enseignement, qui fait épanouir les germes de bonté enfouis dans le cœur de tous les hommes. Son idéal n’est pas très différent de celui de la société chinoise : maintenir l’ordre par le respect des rites, faire de la piété filiale un devoir absolu. Mais il s’est attaqué aux multiples superstitions, et surtout a fait de l’humanité la vertu suprême.

Ce penseur pragmatique a-t-il quelque chose à nous apprendre ? Pourquoi fut-il autant combattu, censuré ? Et quasiment déifié par les successeurs de Mao ?

le 3 février, à 18h30 comme d’habitude à La Bonne Franquette.

Confucius a dit :

Un bon ministre est celui qui assure le bien-être du peuple avec générosité, et le fait travailler avec équité

Punir de mort au lieu d’instruire est de la tyrannie ; attendre qu’un travail soit fait sans donner de préavis est de l’oppression ; être lent à émettre des ordres mais prompt à exiger leur exécution est de l’arbitraire ; donner à quelqu’un son dû mais avec parcimonie est de la mesquinerie de petit employé

L’homme de bien est celui qui ne prêche pas ce qu’il faut faire, tant qu’il n’a pas fait ce qu’il prône

L’homme de bien n’a pas une attitude rigide de refus ou d’acceptation, le juste est sa règle

Respecter les démons et les dieux, mais garder ses distances avec eux

Platon : qu’est-ce que l’Amour ?

Une bande d’amis se retrouve le lendemain d’une beuverie; ils décident que ce soir il ne boiront pas bêtement mais en se fixant un thème . Ce sera : qu’est-ce que l’amour ?

Cinq orateurs se succèdent, vantant la joie d’avoir un amant, jeune et beau, car c’est là l’amour…

Socrate arrive et élève le débat, en citant les mots de la prophétesse Diotime. L’Amour d’un beau corps, certes, mais c’est un début. Dans sa recherche de l’amour absolu le sage, le philosophe, va aimer des beautés plus nobles : celles des esprits, des sciences, et par étapes le Beau en lui-même, dont la contemplation nous rend heureux pour l’éternité.

 

bibliographie :

Platon : Le Banquet (disponible en prêt à la bibliothèque de l’association)

HEGEL, le 4 novembre 2021

Le prochain café philosophique, consacré à Hegel (1770-1831), sera présenté par Jean-Paul Tran Thiet, avocat, philosophe de formation :

Hegel fait partie des philosophes dont la lecture est difficile. Mais sa pensée est puissante et diversifiée, non seulement sur les fondements de la sagesse et de la Science (thèmes de son œuvre majeure la phénoménologie de l’Esprit) mais aussi sur l’esthétique ou le droit.
Dans la préface de Principes de la philosophie du Droit, il a écrit l’une de ses phrases les plus célèbres : « ce n’est qu’au début du crépuscule que la chouette de Minerve prend son envol ».

Que signifie cette phrase qui évoque la chouette de Minerve, oiseau de la Sagesse et de la Raison, à laquelle fait écho la Chouette Noizéenne ? Hegel a-t-il seulement voulu souligner que le temps de l’action et celui de la réflexion doivent être séparés ? Ou considère-t-il aussi qu’il existe un « raison » dans l’Histoire ?

C’est ce que nous essaierons de définir lors de notre rencontre du 4 novembre

Jean-Paul Tran Thiet

Le 4 novembre à 18h30, café restaurant La bonne franquette